"La mort des poètes a aussi des allures que des malheurs beaucoup plus accablants ou terrifiants ne revêtent pourtant pas. C’est parce que nous sentons qu’un grand poète, là parmi nous, entre déjà dans une solitude que nous ne pouvons pas vaincre. Et au moment même où il s’en est allé, nous savons que même si nous le suivions à l’instant dans les ombres infinies, à jamais nous ne pourrions plus le voir, ni le toucher."
Edouard Glissant
Philosophie de la Relation
5 commentaires:
J'avoue que je suis agréablement surpris par ces "correlations" entre divers écrivains et poètes; mais je ne peux m'empêcher de remarquer que M.Darwich est inégalable et le poète du 20ème par excellence, le "comparer" serait quelques parts le diminuer. Il est l'unique qui, en maîtrisant parfaitement sa propre culture, a su en assimiler d'autres (anglophones principalement)et à réinjecter ses cultures assimilées dans la sienne; jusqu'a produire des néologismes magnifiques. A le lire quelques fois on sous-entend Autant Eliott qu'Ezra Pound mais le son de l'authenticité Arabe est tjs là.Essayez de comparez "April is the cruellest of months" et "Huzairane Aksa Achouhourr" et vous verrez. Amicalment.
Merci pour ce trés beau commentaire qui m'interpelle. Je suis tout à fait d'accord avec vous quant à la singularité et l'universalité de Darwish, et dans cet hommage, il ne s'agit point de le comaprer, mais de le mesurer avec ses pairs dont Aimé Césaire et Edouard Glissant. celui-ci l'a justement rencontré et a répercuté l'écho de son magnifique "Discours de l'homme rouge" qui renvoie autant à la Palestine qu'aux Amériques. C'est l'autre qui nous dévoile à notre insu notre terrifiante splendeur.Darwish n'a-t-il pas écrit aussi:
أنت منذ الآن،غيرك
D'autant que la traduction ne transporte qu'écume de paroles et fragments de terre...
Il aura beau disparaitre Darwish,il nous a déjà prévenu: "Qui impose son récit hérite la Terre du Récit".
Merci pour votre réponse; mais laissez-moi considérer les choses autrement. Certes, l'Autre nous dévoile, cependant le meilleur miroir c'est l'errance. aucun poète ou écrivain du 20ème n'a véçu l'errance de Darwish. Je sens cette errance doublement, car autant je vis cette errance de Darwish que; dans le temps; j'allais soutenir ma thèse de linguistique sur le sujet suivant: Le "Temps" phsycologique dans la poèsie de Darwich. C'est drôle, souvent je me retrouve seul à considèrer des angles que personne ne soupçonne. La comparaison (autant politique, que de style, ou choix de visions) que je voudrais mener c'est entre: Mahmoud Darwich et Ghassan Kanafani: voilà deux titans de l'écriture, de la même époque, pays, génération, etc....L'un s'est imposé (Darwich) et a pu mener sa vie jusqu'au "bout" et l'autre a été assassiné, et bien que mort il fait horriblement peur: Aucun programme d'éducation Arabe n'enseigne Ghassan kanafani. Pourquoi?Les traducteurs de Kanafani ont tjs peur. Pourquoi?Ghassan est l'un des précurseur de la liberté de la femme: Personne n'en parle; Pourquoi?
Si je passe à une compraison de style cela prendrait une vingtaine de pages. Avez-vous jamais fait une association quelconque entre ces deux hommes?Essayez. Je suis sûr que vous allez découvrir une complémentarité incroyable, bien que quelques fois presque indicible.
Certes, l'autre nous dévoile mais c'est surtout par rapport à lui-même. L'autre nous dévoile sous l'angle de son propre miroir et son miroir le reflète déjà. L'image, le reflet, sont donc fossés.
Se connaître, se dévoiler, c'est d'abord plonger en soi, tout comme le vieil homme de 90 ans qui; à l'heure de mourir; ressent le besoin immense de se vautrer dans les bras de sa mère, sa racine première.
Désolé, mais quand il s'agit de Darwish, je suis chauviniste. Il est mon autre moi, ma doublure d'errance, mon enfant perdu, et la langue que...je cherche encore.
Amicalement.
Cela m'intimide de commenter vos commentaires.. mais rares sont les fois où j'ai lu des personnes déjouer autant la langue pour appréhender profondément un poète, déchiffrer son écriture et parcourir son âme jusqu'à son au-delà.
Bonjour Joy,
Il n'y a pas de quoi être intimidée pour parler d'un poète qui fait partie de notre Etre profond et qui, finalement, ne mourras jamais!
J'avais déjà jeté un oeil sur ton blog que je trouve trés agréable et intéressant. Des retours de manivelle m'ont empêché de reprendre mon activité de blogueuse, mais tu viens de me relancer.... En plus, comme je découvre là justement tes deux autres blogs que je trouve assez édifiants, je vais profiter de ton savoir en te postant une question!
Encore une chose: Si tu pouvais me dire comment mettre mes blogs favoris sur mon blog! Merci.
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