mercredi 6 février 2013

Le campus universitaire pourra-t-il accueillir le Forum Social Mondial 2013 ?


    L’Université d’El Manar a été choisi pour abriter la 10éme édition du Forum Social Mondial, qui se tiendra en mars 2013, en Tunisie. Ainsi, en un temps record, le campus de l’université devra être remis à neuf, ou presque, pour accueillir cette manifestation d’envergure; et cela, grâce à un financement exceptionnel que le premier ministère a consenti à lui accorder avec des facilités de dépense, qui dérogent à la réglementation. 

    Quarante ans en arrière, l’université El-Manar a été conçue pour devenir une ville universitaire. Depuis, le flou qui caractérise le titre foncier délimitant le site intégral de l’université a laissé libre cours au morcellement du terrain, coinçant le campus entre la route X et la route, qui monte jusqu’au centre Elyssa. Et précisément, le centre Elyssa et le Monoprix d’El Manar font partie de l’espace originellement attribué à l’université. Ce morcellement s’est accéléré au fil des années, avec l’octroi, par l’AFH et la municipalité de Tunis, de terrains à des associations, à d’autres ministères, et même à des particuliers. De sorte que l’espace s’est rétréci comme une peau de chagrin.

   De source officielle, l’un de ces particuliers, homme d’affaires et ambassadeur de bonne volonté à l’ONU, s’est récemment manifesté pour revendiquer un terrain dont il est le propriétaire et qu’il aurait acquis au dinar symbolique, sachant que le m2 à El Manar coûte 1200DT.  

   Aujourd’hui les bâtiments du campus sont dans un tel état de délabrement que les travaux d’amélioration, en vue d’accueillir le Forum Social Mondial, ne serviront qu’à colmater des brèches. Le ministère de l’équipement avait déjà lancé l’alerte en isolant l’un des bâtiments fissurés, mais les mesures drastiques nécessaires n’ont jamais été prises pour résorber les dégâts.     

   Les travaux entrepris concernent également les sanitaires, le badigeonnage, les espaces communs, tels que la buvette et les centres d’accueil, ainsi que l’espace extérieur. En passant devant le campus, on peut constater que les travaux de pose de clôtures, autour de la Faculté des sciences et de la faculté de Droit, ont déjà commencé dans le but de sécuriser les points d’accès à l’institution. 

   En attendant que cet imbroglio spatial soit résolu, l’université d’El Manar pourra-t-elle, d’ici la mi-mars, remettre en état le campus pour accueillir le Forum Social Mondial tant attendu ?

lundi 4 février 2013

Affaire Bahloul/Ben Mustapha : Quelque chose de pourri dans la diplomatie ou dans la médiacratie


Nizar Bahloul, directeur de BusinessNews, a été condamné, à 4 mois de prison ferme, dans l’affaire qui l’oppose à Ahmed Ben Mustapha, ancien ambassadeur de Tunisie à Abou-Dhabi. Maître Fethi Mouldi, avocat de M. Bahloul, vient de faire opposition à ce verdict, puisque son client a été jugé par contumace. Il comparaitra à nouveau devant la justice le 19 février prochain.
L’affaire remonte à mai 2010, lorsque Bahloul avait signé un article jugé «diffamatoire». Il y mettait en cause Ben Mustapha et son épouse, leur attribuant des «abus administratifs et financiers», qui auraient été commis à l’ambassade de Tunisie aux Emirats Arabes Unis de 2005 à 2006.
L’ambassadeur mis en cause a été condamné, dans un premier temps, à une peine de 6 ans de prison ferme, avant d’être innocenté le 21 février 2011. Selon ses dires, l’inculpation prise à son encontre a été décidée par une chambre d’accusation, sous la pression de Abdelwahab Abdallah, alors ministre des affaires étrangères, et de Jalila Trabelsi, sœur de Leila Ben Ali.
Or, l’affaire ne s’est pas arrêtée là. En effet, Bahloul a remis l’affaire sur le tapis avec «Que cherche à cacher le ministère des Affaires étrangères ?», un article publié sur BusinessNews en juillet 2011. Par ailleurs, il a refusé de publier le droit de réponse de Ben Mustapha, arguant du fait que Abdelawahab Abdallah et Jalila Trabelsi, les principaux accusés que pointe du doigt Ahmed Ben Mustapha, sont en prison et ne peuvent pas être cités.
En août 2011, Ahmed Ben Mustapha a publié sur le site Nawaat sa mise au point intitulé «Ce que cherche à cacher Nizar Bahloul», avant de décider de porter plainte contre le patron de Businessnews, avec lequel, il avait convenu, pourtant de faire la paix, à condition de retirer les articles «diffamatoires» de BusinessNews.
Ayant été acquitté, lors de sa convocation, devant le tribunal de première instance de l’Ariana, en juin 2012, Nizar Bahloul s’étonne de sa récente condamnation, d’autant, nous dit-il, qu’il a recueilli les témoignages de la femme de ménage et du chef cuisinier, travaillant à l’époque à l’ambassade de Abou-Dhabi, lesquels auraient, à l’origine, porté plainte pour détournements de salaires par Ben Mustapha et son épouse. «L’ancien régime ne pouvait aller jusqu’à monter de telles accusations de toutes pièces», s’indigne Bahloul.
Or, le patron du journal en ligne n’est pas aujourd’hui condamné selon les dispositions du décret-loi 115 régulant le secteur médiatique. Il l’est mais en référence à l’article 128 du Code Pénal, «pour diffamation, sans preuves, d’un fonctionnaire public». Par ailleurs, selon le décret-loi 115, le refus de publier un droit un réponse «est punie d’une amende de mille à trois mille dinars», de même que «l’auteur de la diffamation est puni d’une amende de mille à deux mille dinars, avec ordre de publier des extraits du jugement rendu dans l’affaire..». A suivre…

Démission de Karima Souid : La vérité si je mens !


 «Je n’ai aucune déclaration à faire», c’est ce que nous a répondu Mme Karima Souid, mardi après-midi, lorsque nous lui avons demandé si elle avait réellement présenté sa démission du parti Ettakattol.
Contacté par Spot Mag, M. Mohamed Bennour, porte-parole officiel d’Ettakattol, nous a déclaré que son parti n’a pas encore reçu officiellement la démission de Karima Souid. Il a également ajouté qu’il avait appelé la députée au téléphone pour la «convaincre de reconsidérer sa démission dans le contexte actuel, et lui demander d’attendre les résultats des négociations en cours, au sein de la Troika». D’après M. Bennour, Karima Souid ait été «très touchée par ce coup de fil», même si «le dernier mot lui revient », assure le responsable d’Ettakatol.
Pour rappel, l’information sur la démission de Karima Souid a fait le tour des réseaux sociaux, après que celle-ci ait publié sur sa page Facebook, une interview de Selim Ben Abdesslem, qui avait démissionné, lui, du parti en octobre 2012. L’ancien député d’Ettakatol affirme y affirme : «Un parti n’est pas un syndicat de carrière. Il est plutôt un outil pour défendre nos idées et contribuer à la transformation de la société. Si on n’y parvient pas, autant quitter le parti».
Cette petite phrase assassine aurait-elle décidé la députée, constamment sur le départ, à franchir le pas ?
Comme Selim Abdesselem, la députée Karima Souid était un membre actif de la fédération d’Ettakattol en France, et avait réagi, à plusieurs reprises, sur Twitter et Facebook, en dénonçant le «rôle de figurant» et de «vassal» de son parti face à Ennahdha. «Le fait est que, compte tenu de ce qui se passe, nos libertés sont de plus en plus menacées, nous voulons défendre nos libertés», s’inquiétait la députée. L’élue avait même présenté sa démission du bureau politique, mais pas du parti, il y a de cela quelques semaines.
Et ce lundi matin, l’adjointe du président de l’ANC chargée de la communication, a encore une fois « vomi la Troika». «Ce n’est plus un parti, c’est un petit club rabougri, renfermé sur lui même, qui refuse de voir, aveuglé par les postes. Bref un véritable gâchis. D’ailleurs moi aussi, je suis sur le départ », menace-t-elle sur sa page facebook.
Mais comment prendre au sérieux les menaces de Karima Souid, quand elle ironise, sur la tweet line, en rappelant que « la politique, c’est aussi mentir » !