Nizar Bahloul, directeur de BusinessNews, a été condamné, à
4 mois de prison ferme, dans l’affaire qui l’oppose à Ahmed Ben Mustapha,
ancien ambassadeur de Tunisie à Abou-Dhabi. Maître Fethi Mouldi, avocat de M.
Bahloul, vient de faire opposition à ce verdict, puisque son client a été jugé
par contumace. Il comparaitra à nouveau devant la justice le 19 février
prochain.
L’affaire remonte à mai 2010, lorsque Bahloul avait signé un
article jugé «diffamatoire». Il y mettait en cause Ben Mustapha et son épouse,
leur attribuant des «abus administratifs et financiers», qui auraient été
commis à l’ambassade de Tunisie aux Emirats Arabes Unis de 2005 à 2006.
L’ambassadeur mis en cause a été condamné, dans un premier
temps, à une peine de 6 ans de prison ferme, avant d’être innocenté le 21
février 2011. Selon ses dires, l’inculpation prise à son encontre a été décidée
par une chambre d’accusation, sous la pression de Abdelwahab Abdallah, alors
ministre des affaires étrangères, et de Jalila Trabelsi, sœur de Leila Ben Ali.
Or, l’affaire ne s’est pas arrêtée là. En effet, Bahloul a
remis l’affaire sur le tapis avec «Que cherche à cacher le ministère des
Affaires étrangères ?», un article publié sur BusinessNews en juillet 2011. Par
ailleurs, il a refusé de publier le droit de réponse de Ben Mustapha, arguant
du fait que Abdelawahab Abdallah et Jalila Trabelsi, les principaux accusés que
pointe du doigt Ahmed Ben Mustapha, sont en prison et ne peuvent pas être
cités.
En août 2011, Ahmed Ben Mustapha a publié sur le site Nawaat
sa mise au point intitulé «Ce que cherche à cacher Nizar Bahloul», avant de
décider de porter plainte contre le patron de Businessnews, avec lequel, il
avait convenu, pourtant de faire la paix, à condition de retirer les articles
«diffamatoires» de BusinessNews.
Ayant été acquitté, lors de sa convocation, devant le
tribunal de première instance de l’Ariana, en juin 2012, Nizar Bahloul s’étonne
de sa récente condamnation, d’autant, nous dit-il, qu’il a recueilli les
témoignages de la femme de ménage et du chef cuisinier, travaillant à l’époque
à l’ambassade de Abou-Dhabi, lesquels auraient, à l’origine, porté plainte pour
détournements de salaires par Ben Mustapha et son épouse. «L’ancien régime ne
pouvait aller jusqu’à monter de telles accusations de toutes pièces», s’indigne
Bahloul.
Or, le patron du journal en ligne n’est pas aujourd’hui
condamné selon les dispositions du décret-loi 115 régulant le secteur
médiatique. Il l’est mais en référence à l’article 128 du Code Pénal, «pour
diffamation, sans preuves, d’un fonctionnaire public». Par ailleurs, selon le
décret-loi 115, le refus de publier un droit un réponse «est punie d’une amende
de mille à trois mille dinars», de même que «l’auteur de la diffamation est
puni d’une amende de mille à deux mille dinars, avec ordre de publier des
extraits du jugement rendu dans l’affaire..». A suivre…
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